Le 31 août 1870, Arthur Rimbaud arrive à la gare du Nord par Saint-Quentin. C’est un rebelle, un resquilleur. Il n’a pas de billet valide et est arrêté par la police et conduit à la prison de Mazas, aujourd’hui démolie (elle était située boulevard Diderot en face de la Gare de Lyon).
C’est à la mi-septembre 1871 que Rimbaud revient à Paris, à la gare de l’Est où l’attendent Paul Verlaine et Charles Cros sur le quai de la gare. Mais Rimbaud n’est pas là. Verlaine rentre chez lui à Montmartre, au 14 rue Nicolet, dans la maison de sa belle-famille… où il trouve Rimbaud directement reçu par Mauté de Fleurville, mère de Mathilde, épouse Verlaine. Le lendemain, Il visite le Louvre avec Verlaine.
Au 10 rue Notre Dame de Lorette le photographe Etienne Carjat, fait un portrait de Rimbaud dans ses ateliers. Il fréquente la brasserie du 7 place Pigalle « Le Rat Mort ». C’est là que Rimbaud blesse accidentellement Verlaine à la cuisse d’un coup de couteau. L’absinthe devait y être pour beaucoup.
Après avoir été hébergé rue Nicolet, il séjourne dans une mansarde rue Campagne-Première dans une maison faisant l’angle de la rue d’Enfer, démolie pour laisser place au boulevard Raspail en 1902.
Il visite souvent la librairie Artistique 18 rue Bonaparte. En octobre 1871, Théodore de Banville loge Rimbaud dans une chambre sur cour pendant une semaine. Charles Cros le loge dans son atelier du 13 rue Séguier où il ne vécut que dix jours. Rimbaud est là et partout, il est instable. Ici, il voudrait être ailleurs.
Rimbaud, infatigable Parisien
Une lettre à Verlaine apprend que Rimbaud attendait Verlaine, alors employé dans une compagnie d’assurances, à la sortie du travail, attablés devant un verre d’absinthe au café « Le Cadran » (aujourd’hui le Central) face au 12 rue Drouot.
Plus tard, en 1872, arrivant de sa ville natale Charleville-Mézières, il séjourne à l’hôtel d’Orient (aujourd’hui hôtel Stella et restaurant de sushis), au 41 rue Monsieur le Prince, face à un immeuble que le peintre Yves Brayer habitera.
Rimbaud vient s’installer en novembre de la même année, à l’hôtel des Etrangers à l’angle du boulevard Saint-Michel et de la rue Racine. Cet hôtel accueille « le Cercle Zutique », Arthur séjourne au troisième étage.
Il a été élu barman par les parnassiens du « cercle » et c’est là qu’il compose le Sonnet des Voyelles.
Ensuite, c’est dans une chambre de 3 mètres carrés au sixième étage qui donne sur une cour à l’hôtel de Cluny qu’il réside (plaque en 2004 au numéro 8 de la rue Victor Cousin). Il se rend souvent à « l’Académie d’Absomphe » (d’Absinthe) 175 rue Saint-Jacques (aujourd’hui un restaurant Indien).
Son ami Jean-Louis Forain le reçoit dans son atelier du mythique 17 quai d’Anjou, l’hôtel Pimodan, aujourd’hui hôtel de Lauzun, où séjourna déjà Baudelaire. Il fréquente le café Tabouret à l’angle de la rue de Vaugirard et la rue de Rotrou, aujourd’hui siège de la chaîne de TV Public Sénat.
Un marchand de vin à l’angle de la rue Bonaparte et du Vieux Colombier, est le siège de plusieurs dîners où Fantin-Latour présenta Arthur Rimbaud et Verlaine à un cercle restreint d’artistes, les plus grands de l’époque, immortalisés dans un tableau intitulé « Le Coin de Table ».
Puis, un jour, Arthur Rimbaud quitta Paris et partit, seul, en Abyssinie, décidant d’arrêter d’écrire.
1 commentaire
Très intéressante publication, bravo. Toutefois je me permet de vous signaler que ; selon Gilles Picq (Les Brasseries Parisiennes de l’avant siècle 1870-1914 L’Echappée éd. 2023); reprenant (entre autres) Auguste Lepage (Les cafés littéraires et artistiques de Paris -1882) le nom du café devenu le local de Public Sénat-La Chaîne Parlementaire est Tabourey (et non Tabouret), patronyme de son propriétaire(vers1840), qui est remplacé au cours des années 1850 par un certain Dubois-Tabourey ( son probable gendre).
Ce Café Tabourey a fermé définitivement en 1883. Ce fut un des plus fréquentés par l’intelligencia parisienne et le siège du Groupe des Vivants fondé en 1874 par Jean de Richepin, Raoul Ponchon et Paul Bourget.